Forêt boréale : Essais et formation
2004-10-14
La forêt boréale ou « taïga » – en russe, zone boisée – est, selon la définition du Petit Robert, la « forêt de conifères, entrecoupée de tourbières, qui borde la toundra en Amérique septentrionale et en Asie ». Pour les 56 000 autochtones du Grand Nord canadien, la taïga est beaucoup plus que ce qu'en dit la définition. C'est à la fois leur terrain de chasse, leur lieu de rassemblement et la demeure des nombreuses espèces animales et végétales qui contribuent depuis des siècles à nourrir et leur corps et leur âme.
Situé à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, le Laboratoire environnemental de la forêt boréale (ou taïga) ne se contente pas de porter le nom de cet écosystème, il travaille sans relâche aux côtés de la population pour lui garantir un environnement sain, propice à la transmission de ses traditions.
Direction d'Environnement et ressources renouvelables (ERR) d'Affaires indiennes et du Nord Canada (AINC), ce laboratoire est le seul au nord du soixantième parallèle à avoir été accrédité par le Conseil canadien des normes (CCN). Sont compris dans sa portée d'accréditation de nombreux essais biologiques et chimiques sur eau et sol.[i]
« Le processus d'accréditation permet de vérifier les méthodes, les personnes et la formation d'un laboratoire, puis de repérer les éléments de non-conformité existants et de signaler les principaux aspects à améliorer » d'expliquer Shane Harnish, Agent du contrôle de la qualité du Laboratoire.
Appliquant les solutions qui s'imposent, ce Laboratoire joue un rôle majeur dans le cadre de diverses initiatives coordonnées par l'AINC, les communautés autochtones et les organisations locales chargées du contrôle des effets de la pollution et des contaminants sur notre fragile écosystème. Il réalise des essais pour vérifier si les projets de développement industriel sont menés dans le respect des lois et règlements liés à l'environnement. Il gère en outre le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord (PLCCN), créé en 1991 pour résoudre le problème de la concentration des contaminants affectant l'air, l'eau, la flore, la faune et de ses effets sur la population.
Depuis un an, les communautés du Grand Nord canadien reçoivent l'aide de spécialistes d'ailleurs pour la collecte d'échantillons d'essai et l'interprétation des résultats. Désireux de se constituer une équipe d'experts attachée à sa région, le Laboratoire offre une formation de deux semaines sur la collecte d'échantillons dans le domaine considéré et sur la façon d'interpréter et d'analyser les données. Cette formation permet de s'instruire aux gens du Grand Nord et les encourage à participer au contrôle des polluants susceptibles de porter préjudice à leur santé.
Notre Laboratoire et ses partenaires tentent de s'adapter au développement du Grand Nord canadien pour assurer dans cette région un heureux équilibre des besoins économiques et écologiques. M. Harnish raconte que le Laboratoire a fait une demande d'extension de la portée d'accréditation, pour y faire ajouter des essais dans son domaine, et ce, dans le cadre du Projet de gaz Mackenzie devant aboutir à l'établissement d'un réseau de plus de 1 200 kilomètres de long dans les Territoires du Nord-Ouest. Il s'agit là d'un projet (prévu pour 2010) visant à relier entre eux les champs gazifères de l'Arctique et de l'Amérique du Nord.
« Nous prévoyons le besoin de réaliser des essais dans ce domaine, d'ajouter M. Harnish, puisque certains clients nous le demandent. »
Les analystes du Laboratoire traitent directement avec les évaluateurs. Plus ils se rendent compte, de leur propre chef, de son rôle dans l'accroissement de la productivité et dans l'efficacité des méthodes de travail, plus ils croient en l'accréditation. Alliée à la création d'un milieu de travail favorable et dans lequel est assurée la sécurité, l'accréditation, fondée sur un plan évolutif d'assurance qualité, aide le Laboratoire environnemental de la forêt boréale à contribuer à la sécurité des gens du Grand Nord canadien.
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Cet article est paru pour la première fois dans le volume 31 de la revue CONSENSUS, 2004. L'information qu'il contient était exacte au moment de la publication mais n'a pas été mise à jour ni révisée depuis. Elle pourrait donc ne pas tenir compte de l'évolution récente du sujet traité. Si vous avez des questions au sujet du contenu de cet article, n'hésitez pas à communiquer avec le Conseil canadien des normes.
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