Faire le plein pour une réussite en 2010
2004-10-14
Les Jeux olympiques d'hiver 2010, qui auront lieu à Vancouver et à Whistler, en Colombie-Britannique, seront l'occasion pour les meilleurs patineurs et skieurs de montrer leur talent devant un public de gens de tous les pays. Par la même occasion, l'industrie canadienne de l'hydrogène s'efforcera elle aussi à sa manière de faire des prouesses.
Tandis que le monde se prépare à se rendre en Colombie-Britannique dans cinq ans, un groupe ambitieux d'intéressés de l'industrie et du gouvernement a l'intention de tenir prêts des véhicules à pile à combustible pour amener les athlètes et les officiels à Whistler et sur les autres sites olympiques de la Vallée du bas Fraser et de l'île de Vancouver.
Pour que le rêve olympique devienne réalité, on construit actuellement un réseau de stations de ravitaillement en hydrogène le long de la portion de l'autoroute principale qui mène aux installations. Fuel Cells Canada (FCC) est l'organisation qui coordonne les travaux de mise en place de l'infrastructure nécessaire à ce projet, connue sous le nom d'Autoroute de l'hydrogène. Cette initiative n'est que l'une des nombreuses activités entreprises au Canada pour mieux faire connaître les technologies de l'hydrogène et de la pile à combustible.
« Ce que nous voulons, c'est mettre cette technologie en évidence, de déclarer Alison Grigg, gestionnaire du projet pour l'Autoroute de l'hydrogène. »
Selon elle, les Jeux olympiques sont l'occasion idéale pour le Canada de montrer comment il a su se positionner à l'avant-garde du développement de la technologie de l'hydrogène et de la pile à combustible.
L'Autoroute de l'hydrogène occupera durant les Jeux le devant de la scène. Cela dit, il faut noter qu'elle sera prête bien avant l'ouverture des cérémonies et continuera à être fonctionnelle après le départ des athlètes. Les stations de ravitaillement s'inscrivent dans les efforts déployés actuellement pour inciter les gens à conduire des véhicules à hydrogène. On a déjà choisi sept emplacements pour y installer des stations de ravitaillement, dont certaines sont déjà prêtes, les autres étant en construction.
Les installations sportives seront l'héritage olympique légué aux futures générations d'athlètes. De la même façon, l'Autoroute de l'hydrogène imprimera une impulsion non négligeable à l'industrie de la pile à combustible. Visant à prouver la viabilité des véhicules à pile à combustible, le projet intitulé Autoroute de l'hydrogène a pour objet de montrer quelles sont les autres destinations possibles de cette technologie. Toutes les stations de ravitaillement feront la démonstration de ces utilisations possibles, parmi lesquelles les dispositifs d'alimentation de secours et les générateurs domestiques et de bureau.
Les défenseurs de l'hydrogène, explique Mme Grigg, estiment important de chercher des sources de carburant de rechange sans danger pour l'environnement. L'hydrogène, élément dont le sol est le plus riche, est présent dans les combustibles fossiles, la biomasse et les ressources renouvelables, telles que les puissances solaire et éolienne et l'hydroélectricité. Elle précise qu'il est possible de stocker, par électrolyse, dans l'hydrogène l'électricité non utilisée des systèmes électriques pour pouvoir l'utiliser par la suite dans la production d'électricité. Ce projet figurera au nombre des démonstrations présentées dans les stations de ravitaillement en hydrogène de l'Autoroute de l'hydrogène.
Pour faire démarrer ce projet, le Premier ministre Paul Martin a annoncé l'intention du gouvernement de lui consacrer 1,1 million de dollars sur trois ans, en plus des sommes versées dans le cadre d'autres projets liés à l'hydrogène, réalisés un peu partout au Canada. Ce financement se fera par le biais de l'Alliance canadienne sur les piles à combustible dans les transports (ACPCT), qui englobe les sociétés de la pile à combustible, les fabricants et les agences du gouvernement s'intéressant aux carburants de rechange. L'ACPCT a été établie dans le cadre de la détermination du gouvernement à réduire les gaz à effets de serre et de l'engagement pris de respecter les clauses du Protocole de Kyoto.
Outre ce projet d'Autotroute de l'hydrogène en Colombie-Britannique, ont été entrepris dans la région du Grand Toronto les travaux dans le cadre d'un projet de Village de l'hydrogène, où l'on démontrera comment l'hydrogène et la pile à combustible génèrent de l'électricité et réduisent les émissions à effets de serre. On examine actuellement une proposition d'établissement de stations de ravitaillement en hydrogène entre Montréal et Windsor, le long de la 401, l'autoroute la plus fréquentée du Canada.
Mme Grigg explique qu'il est important de recevoir des fonds du gouvernement, mais que le secteur privé a lui aussi à faire sa part s'il veut à long terme réussir à faire de cet événement une opération commerciale. De même qu'il faut s'assurer des fonds pour la réalisation de ce projet ambitieux, il faut préparer le terrain dans les coulisses pour que le projet de démonstration de 2010 soit une réussite. Les organisateurs de l'Autoroute de l'hydrogène ont de nombreux défis à relever, entre autres faire en sorte que les stations de ravitaillement en hydrogène soient strictement conformes aux exigences de sécurité de la Province.
Jeff Grant, analyste du marketing de Ballard Power Systems – l'un des leaders de l'industrie de la pile à combustible, partenaire dans le cadre de l'initiative de l'Autoroute de l'hydrogène – préside le Groupe de travail sur les normes et codes de l'ACPCT. Il a pour mandat de faciliter l'élaboration et l'acceptation des normes nationales et internationales des systèmes à hydrogène et à pile à combustible dans les domaines du stockage, de la configuration des stations de ravitaillement et de leur emplacement, des interfaces de ravitaillement et des véhicules à pile à combustible. Il veut en outre que ces normes soient citées dans les lois et règlements fédéraux, provinciaux et territoriaux.
« Pour le moment, aucune exigence explicite ne régit les stations de ravitaillement – puisqu'il n'existe aucune norme dans ce domaine ni en Colombie-Britannique, ni ailleurs, affirme M. Grant. »
Il fait remarquer qu'il existe certains codes de prévention des incendies pour les activités associées à l'hydrogène industriel, expliquant que ceux-ci ne comprennent pas, cependant, les questions de sécurité liées aux structures commerciales de ravitaillement en hydrogène.
« Ce qui nous préoccupe par-dessous tout, c'est le caractère trop restrictif à notre goût de l'exigence concernant la distance (celle à laquelle on doit être de la source d'hydrogène). En suivant à la lettre les clauses des codes actuels, on ne pourrait pas convertir en stations de ravitaillement en hydrogène les stations essence actuelles, de conclure M. Grant. »
Situation problématique à laquelle le Groupe de travail de l'ACPCT pourra sans doute remédier, puisqu'il participe à l'élaboration par le Bureau de normalisation du Québec (BNQ) d'une norme canadienne sur l'installation des stations de ravitaillement en hydrogène.
Ce Groupe de travail comprend, d'une part, des représentants de l'industrie de l'hydrogène et des gouvernements fédéraux et provinciaux, d'autre part, des membres canadiens de Comités techniques de l'Organisation internationale de normalisation (ISO) et de Comités d'études de la Commission électrotechnique internationale (CEI), qui élaborent les normes internationales des technologies de l'hydrogène. Il prend part à un certain nombre d'initiatives, tant canadiennes qu'internationales, visant à faciliter la démonstration des technologies de la pile à combustible – par exemple les vastes travaux de normalisation déjà réalisés dans ce domaine. Il s'agit entre autres de l'élaboration d'une station virtuelle de ravitaillement en hydrogène invitant les visiteurs à partir dans le cyberespace à la découverte de tous les recoins de la station, en plus de l'accès aux normes liées à l'installation et au produit.
Le rôle majeur des normes dans la sécurité du recours aux technologies de la pile à combustible n'est peut-être pas aussi évident que celui des autres aspects de l'Autoroute de l'hydrogène. C'est pourtant sur ces normes que repose en majeure partie le succès de ce projet. À l'image des athlètes olympiques qui, pour réaliser leur rêve, n'ont pas peur de se consacrer entièrement à une préparation physique et mentale rigoureuse, les industriels canadiens de l'hydrogène ne seront pas avares d'efforts durant les mois et années à venir de préparation. Ils seront alors fin prêts pour les deux semaines de nos Jeux olympiques 2010.
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Cet article est paru pour la première fois dans le volume 31 de la revue CONSENSUS, 2004. L'information qu'il contient était exacte au moment de la publication mais n'a pas été mise à jour ni révisée depuis. Elle pourrait donc ne pas tenir compte de l'évolution récente du sujet traité. Si vous avez des questions au sujet du contenu de cet article, n'hésitez pas à communiquer avec le Conseil canadien des normes.
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