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Mettre sur la glace les blessures liées au hockey

2005-09-28

Tout petit Canadien qui rêve de jouer dans la Ligue nationale de hockey (LNH) apprendra très jeune que pour réussir, il faut endurer quelques coups durs. Mais pour ces jeunes espoirs, qui traînent leur sac avec tout leur attirail pour une pratique à 6 h par un matin d’hiver glacial, le sacrifice en vaut la peine s’il leur permet de devenir le prochain Bobby Orr, Wayne Gretzky ou Sidney Crosby.

Quant aux parents, leur principale priorité est, par contre, de ramener leur future vedette de la LNH intacte à la maison. Réduire les risques de blessure au sein du hockey mineur est un aspect crucial du voyage vers la LNH. Et pour aider ces futures étoiles, les normes les accompagnent chaque fois qu’elles posent le pied sur la glace.

« Les normes donnent une certaine confiance aux parents quand leurs enfants jouent au hockey : il y a une norme minimale qui les protège contre un incident ou un danger », de dire Émile Thérien, le président du Conseil canadien de la sécurité.

Le besoin d’équipement de protection est on ne peut plus clair lorsque la dureté de la glace, le tranchant des lames et la vitesse d’une rondelle congelée en vol qui peut atteindre 160 km à l’heure viennent s’ajouter au fait que le hockey est déjà par nature un sport rude. Depuis que la CSA a publié il y a 30 ans sa première norme sur les casques de hockey sur glace (la CAN/CSA–Z262.1 qui est devenue une Norme nationale du Canada), on peut, grâce à certaines normes, assurer que le matériel protège plus d’un demi-million de joueurs de hockey mineur du Canada.

« Grâce aux normes, nous disposons partout au Canada de casques, de masques et de protège-cous d’une qualité normalisée », d’affirmer Todd Jackson, directeur de Sécurité et Gestion du risque à Hockey Canada. « Il y a une certaine uniformité partout au pays pour ce qui est de l’équipement porté par les joueurs. »

Deux organismes canadiens d’élaboration de normes, accrédités par le Conseil canadien des normes (CCN), à savoir l’Association canadienne de normalisation (CSA) et le Bureau de normalisation du Québec (BNQ), sont responsables de la plupart des normes sur l’équipement de hockey. Ces normes ont été élaborées selon le principe du consensus par un comité équilibré qui représente les différents points de vue et préoccupations des fabricants, des consommateurs et des organismes de réglementation.

En plus de leurs activités d’élaboration des normes liées au hockey, la CSA et le BNQ sont accrédités par le CCN comme organismes de certification des produits. Pour pouvoir apposer la marque de certification sur leurs produits – un tampon ou une vignette – les fabricants d’équipement de hockey doivent soumettre ces produits à une série d’épreuves rigoureuses qui sont déterminées spécifiquement en fonction d’une norme donnée. La mise à l’épreuve permet d’assurer que les produits résistent aux chocs et à la force qu’ils subiraient sur la glace.

« Ces normes influent sur la sécurité du jeu, dit M. Jackson. Les masques complets et les casques nous permettent de garantir pour les joueurs de hockey mineur un environnement sûr et sécuritaire. »

Les blessures à la tête et au visage sont les blessures liées au hockey les plus courantes et peuvent aussi être les plus graves. Heureusement, on peut les prévenir grâce à un équipement de sécurité.

C’était l’objectif que Hockey Canada espérait atteindre quand il a demandé en 1969 à la CSA de créer une norme sur les casques de hockey. Vers la fin des années 1970, tous les joueurs de hockey mineurs devaient obligatoirement porter un casque certifié par la CSA.

Durant cette même période, la norme nationale sur les protecteurs faciaux et les visières (CAN/CSA–Z262.2) a été approuvée par le CCN. Selon les statistiques compilées par l’un des champions les plus fervents des normes, le Dr Tom Pashby, la norme a permis de réduire efficacement les blessures. Le Dr. Pashby a joué un rôle important dans les démarches faites en faveur du port obligatoire des protecteurs faciaux, notamment le casque, par tous les joueurs des ligues mineures. Pendant la saison de hockey 1974-1975, on a compté 258 blessures à l'œil, y compris 43 cas de perte de la vue, alors que durant la saison 2001-2002, seulement quatre blessures à l’œil, dont deux avec perte de la vue, ont été constatées. Ces chiffres sont d’autant plus remarquables compte tenu de l’augmentation globale du nombre absolu de joueurs dans les ligues mineures.

En 1990, le BNQ a publié sa première norme sur les protège-cous (CAN/BNQ 9415-370). Cette pièce essentielle de l’équipement de hockey est conçue pour prévenir les lacérations fatales du cou et de la nuque causées par les lames des patins. Comme pour ce qui est du casque et du protecteur facial, les joueurs des ligues mineures de hockey doivent obligatoirement porter un protège-cou.

Les normes sur l’équipement de hockey sont certes importantes pour rendre le jeu plus sécuritaire, mais il faut aussi tenir compte d’autres éléments du jeu, notamment la rondelle de hockey. Bien que la rondelle paraisse comme un simple objet, elle est étonnamment complexe et potentiellement dangereuse. Si elle est trop dure, elle peut casser la glace le long de la bande et rebondir excessivement, par contre si elle est molle, elle ne rebondit pas et s’immobilise quand elle se frappe contre la bande. En 1997, la norme de la CSA sur les rondelles de hockey est devenue une Norme nationale du Canada : elle vise à assurer que toutes rondelles sont fabriquées de sorte qu’elles fonctionnent de manière égale et sécuritaire.

Des normes ont aussi été élaborées pour protéger ceux qui ne sont pas en uniforme, mais qui se trouvent dans le stade, c’est-à-dire les spectateurs. En 2004, la norme de la CSA pour les événements sportifs d'intérieur a été également approuvée comme Norme nationale du Canada.

Selon M. Jackson, la norme « transmettra un message cohérent sur la manière dont on peut repérer et surveiller les aires à haut risque et y apporter des solutions? On peut installer un filet de sécurité ou des panneaux de verre, ou s’assurer que les spectateurs ne vont pas dans certaines zones ».

Bien qu’il n’y ait pas de statistiques officielles sur les blessures subies par les spectateurs, on rapporte de nombreux incidents chaque année. La norme relative aux événements sportifs d'intérieur devrait contribuer à réduire les blessures chez les spectateurs alors qu’on entreprend la rénovation des stades partout dans le pays.

Malgré tous les efforts déployés pour renforcer la sécurité sur la glace, il y a encore des joueurs qui continuent à ignorer les avertissements concernant le port d’équipement de protection, tel que les masques. Et pour justifier leur décision, ils soutiennent que cet équipement « nuit à leur jeu ».

Or, M. Jackson pense que les normes influent certes sur le jeu, mais de façon positive.

« Je ne sais si elles modifient la façon dont le jeu se joue, dit-t-il, mais il ne fait pas de doute qu’elle modifie la façon dont nous jouons et qu’elle assure que nous jouons de façon sécuritaire. »

*****

Le Dr Thomas J. Pashby (1915-2005)

Le Canada a perdu, le 24 août 2005, un homme dont la passion pour le sport n’avait peut-être d’égal que sa détermination à améliorer la sécurité au jeu. Le Dr Tom Pashby, un ophtalmologue de Toronto, était connu pour ses efforts en vue de réduire les blessures à la tête et au visage chez les joueurs de hockey. Nous devons d’ailleurs au Dr Pashby d’avoir dirigé la campagne canadienne visant à rendre obligatoire le port du casque et de la visière dans les ligues mineures de hockey. Parmi ses activités dans ce domaine, mentionnons qu’il avait été le président (de 1975 à 1995) du comité de l’Association canadienne de normalisation (CSA) qui élabore des normes pour l’équipement de hockey et de crosse en enclos. Au cours de sa prestigieuse carrière, il avait obtenu de nombreux prix et distinctions, dont l’Ordre du Canada (1981), le prix Jean P. Carrière du Conseil canadien des normes (1988), le prix John Jenkins de la CSA (1989) et l’intronisation au Temple de la renommée des sports du Canada (2000). Aussi ne sommes-nous pas près d’oublier ses contributions au sport et à la sécurité au Canada.

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Autre renseignements :

CONSENSUS, la revue canadienne de normalisation publiée par le CCN, traite d'un éventail de sujets liés aux normes et examine l'incidence de ces dernières sur l'industrie, le gouvernement et le consommateur.