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Un passage sans anicroche des passeports électroniques

2005-09-28

Dans une salle de cinéma multiplex local, des cinéphiles, installés dans leur fauteuil, regardent avec fascination le James Bond de l’année essayer de faire échouer l’infernal complot de son tout dernier adversaire numéro un. Pour déjouer le méchant, James Bond comptera sur une vaste panoplie d’armes et de gadgets techniquement sophistiqués qu’il cache dans une serviette noire. Cette dernière contient, en plus, suffisamment d'argent comptant ainsi que plusieurs passeports contrefaits pour garder secrète son identité, car il devra, dans sa poursuite, passer d’un pays à un autre. Dans le film, Bond risque fort de mener à bien sa mission, mais dans la réalité, il serait de plus en plus difficile pour lui comme pour quiconque de franchir une frontière avec un faux passeport, grâce en partie à une nouvelle norme internationale.

Alors que les efforts menés pour accroître la sécurité des voyageurs et pour protéger les frontières ne figurent que depuis peu en tête de liste des priorités, le Comité technique mixte de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et de la Commission électronique internationale (CEI) sur les technologies de l'information (JTC 1) s’emploie déjà depuis le début des années 1980 à améliorer la sécurité des passeports.

Un groupe de travail international sur les documents de voyage lisibles par machine (MRTD) prépare actuellement la première version d’une norme relative aux passeports électroniques – un document de voyage avec des puces sans contact qui stockeront des renseignements sur le titulaire.

« Le but est de créer un passeport plus sûr », de dire Joel Shaw, un Canadien, P.D.G. de BioDentity Systems Corporation. « Il en va de la sécurité et de la sûreté du public ainsi que de la facilitation des déplacements des millions de personnes qui voyagent partout dans le monde. »

Des Canadiens participent aux travaux de l’ISO et de la CEI par le biais du Conseil canadien des normes (CCN) depuis que ce dernier est devenu en 1970 l’organisme national de normalisation du Canada. Ils sont des milliers à avoir depuis lors représenté le Canada sur la scène internationale et contribué considérablement à l’élaboration et à l'application des normes de sécurité.

En fait, c'est le Canada (par l’intermédiaire du CCN) qui a été le premier à proposer le lot de travail qui a mené à la création d'un groupe de travail chargé spécifiquement de développer la technologie relative à la lisibilité par machine.

« Le Canada y a joué un rôle important en favorisant la plus importante participation du public dans un projet biométrique jamais entrepris », de reprendre M. Shaw, qui est également l’animateur du groupe de travail sur les MRTD. « La seule façon de mettre en marche une telle entreprise est de commencer par élaborer des normes. »

La première norme mondiale liée aux MRTD a été élaborée en 1980 par l'Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), une agence située à Montréal qui est responsable, au nom des Nations Unies, de l’établissement des normes sur la sécurité, la sûreté, l’efficacité et la régularité de l’aviation. En 1985, le Comité technique mixte ISO/CEI a ensuite élaboré sa propre norme, l’ISO/IEC 7501-1.

Vers 1988, on s’est rendu compte que l’existence de deux normes concurrentes serait plutôt une source de confusion, les machines de traitement d’un pays ne pouvant pas lire les passeports émis par un autre. Aussi des relations de travail ont-elles été négociées entre les deux organismes.

L’OACI, qui représente les intérêts des gouvernements, élabore des normes techniques selon les besoins définis par ses pays membres alors que l’ISO/CEI assure l'assistance technique et le renvoi à ces normes techniques dans les normes internationales.

« En fin de compte, les normes sont réellement le fruit de la collaboration dans le monde de différents gouvernements et experts techniques », d’expliquer M. Shaw.

Vers 1990, cette collaboration a donné lieu à trois normes qui établissent la taille, l’aspect et le contenu des passeports, des visas et des pièces d'identité officielles. Pour assurer une sécurité supplémentaire, on a instauré le jeu de caractères ROC-B – qui est semblable au code à barres, mais qui utilise des caractères plutôt que des lignes – pour stocker de façon sécurisée les renseignements sur le titulaire.

Au cours des années suivantes, le JTC 1 et l’OACI ont mis au point des documents lisibles par machine parallèlement à l’évolution de nouvelles technologies. En 1998, le CCN a proposé de former le groupe de travail sur les MRTD dont il assume, depuis lors, les fonctions d’animateur et de secrétaire.

Après les événements du 11 septembre 2001, dans le but de renforcer la sécurité, les États-Unis ont commencé à exercer des pressions en vue d’une mise en circulation plus rapide de nouveaux documents de voyage. Ils ont aussi rendu obligatoire l’adoption des MRTD par les pays qui participent à leur Programme de dispense de visa.

On a donc pressé le groupe de travail d’accélérer l’élaboration de la norme relative aux passeports électroniques.

« Nous avons littéralement foncé ces quatre dernières années pour créer une série complète de normes sur les passeports électroniques, dit M. Shaw. En conséquence, près de 40 pays commenceront dès octobre 2006 à délivrer des passeports électroniques. »

Bien que le Canada et les États-Unis aient pris des dispositions pour permettre aux Canadiens et aux Américains de franchir la frontière sans passeport, le Canada sera de ceux qui adopteront le nouveau passeport électronique.

Le passeport est la pièce d'identité la plus importante que détient un voyageur : ce petit livre bleu du Canada qui est reconnu partout dans le monde est l’un des documents les plus sécurisés au monde.

« Les gens tiendront ainsi en leur possession un document qui sera conforme aux normes internationales rigoureuses, voire les dépassera », d’affirmer Lynn Brunette, de Passeport Canada. « Nous essayons de voir à ce qu’il soit aussi sécurisé que possible. »

Les nouvelles caractéristiques des passeports électroniques permettront une identification rapide et précise tout en garantissant la sûreté et la sécurité.

Mais pour ceux et celles engagés dans les travaux d’élaboration de normes, la mise en circulation hâtive de ces passeports a constitué un défi supplémentaire. M. Shaw explique que le groupe de travail a maintenant pour tâche de veiller à ce que personne n’imagine un moyen de « dépasser » la technologie.

« La sécurité et la sûreté du public sont en jeu ici, dit-il. Nous essayons de faire en sorte que le processus accéléré ne donne pas naissance à une bombe technologique qui nous éclaterait tous en pleine figure. »

M. Shaw souligne pourtant que le groupe a accompli un travail remarquable.

« Nous avons présenté et mis au point un passeport biométrique que nous avons établi comme norme mondiale, affirme-t-il. Nous avons accompli cette tâche en grande partie au cours des quatre dernières années puisque le gouvernement exerçait des pressions afin de pouvoir utiliser incessamment ce passeport comme moyen de lutter contre le terrorisme. »

M. Shaw a fait savoir que le groupe de travail, dont la priorité actuelle est de mettre la dernière main à la norme sur les passeports électroniques, élabore également des normes sur les visas et pièces d’identité officielles électroniques, y compris tout document susceptible d’être utilisé à la place d’un passeport pour entrer dans un pays.

Mais les normes mises au point par le groupe de travail ne porteront pas que sur les documents de voyage. Selon M. Shaw, ces travaux peuvent aller beaucoup plus loin.

« Nous avons ajouté une gamme de technologies liées aux cartes mémoires que nous avons rendues fonctionnelles dans le domaine des "documents lisibles par machine" a-t-il dit. Nous avons créé du coup une carte routière pour d'autres marchés. »

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Autre renseignements :

CONSENSUS, la revue canadienne de normalisation publiée par le CCN, traite d'un éventail de sujets liés aux normes et examine l'incidence de ces dernières sur l'industrie, le gouvernement et le consommateur.