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Des normalisateurs novateurs reçoivent un prix dans le domaine du divertissement

2005-09-28

À la fin de la cérémonie de remise des prix Emmy de 1996, les acteurs et l’équipe du tournage de Frasier ont raflé quatre statuettes en or, y compris celle décernée pour la « Outstanding Comedy Series » ou la meilleure série humoristique.

Huit ans plus tard, après 11 saisons, la série a pris fin et les fidèles téléspectateurs se retrouvaient sans leur émission favorite. Mais ils peuvent à présent acheter chaque saison de Frasier sur DVD, comme pour plusieurs autres séries télévisées d’ailleurs. Il leur suffit alors d’insérer le disque dans le lecteur pour regarder leur épisode préféré quand ils le veulent.

Bien que la plupart des gens tiennent cette technologie pour acquise, les DVD n’existeraient pas s’il n’y avait pas eu un autre lauréat d’un prix Emmy 1996.

Le 1er octobre de cette même année, la National Academy of Television Arts and Sciences a remis un prix Emmy dans la catégorie technique « Outstanding Achievement in Technological Development » au Groupe d’experts de l’image animée – plus connu sous le nom de MPEG (pour Moving Pictures Experts Group) – de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et de la Commission électrotechnique internationale pour ses réalisations exceptionnelles dans le domaine du développement technologique.

André Vincent, gestionnaire du groupe des Systèmes de vidéo de pointe au Centre de recherches sur les communications, est l’un des 30 Canadiens qui ont, par le biais du Conseil canadien des normes (CCN), participé aux travaux du MPEG. À titre d’organisme d’accréditation national, le CCN encourage la normalisation volontaire au Canada et coordonne la participation des Canadiens aux travaux de normalisation dans le monde.

M. Vincent estime que le MPEG a bien mérité le prix Emmy qui lui a été décerné.

« Il ne fait aucun doute que cette norme est absolument nécessaire dans plusieurs applications, dit-il. Sans elle, je pense que nous aurions un grand nombre de systèmes non-interopérables, ce qui se traduirait par un véritable chaos. »

Les normes MPEG représentent un jalon déterminant pour la technologie du divertissement. Les fichiers vidéo et audio qu’on crée sont très volumineux. Par exemple, un film de deux heures peut prendre jusqu’à 90 gigaoctets d’espace alors qu’un DVD moyen n’a qu’une capacité de 4,7 à 17 gigaoctets.

Les normes MPEG ont été conçues pour permettre le stockage des 80 gigaoctets supplémentaires.

Le groupe a constaté qu’il y avait de nombreuses répétitions d’images dans les fichiers de film, ce qui prend beaucoup d’espace disque. Il s’est aussi rendu compte qu’on pouvait supprimer plusieurs des pixels qui composent chaque image sans altérer cette dernière. Les normes MPEG qui prévoient la suppression de tous ces éléments d’information redondants permettent de créer un fichier comprimé sans nuire à la qualité.

Elles ont contribué ainsi au développement de nouvelles technologies.

« Comme les fabricants d'équipement disposent d’une norme et qu’ils savent qu'elle crée une technologie de stabilisation, poursuit M. Vincent, ils peuvent alors aller de l’avant et appliquer ces technologies aux microcircuits et aux logiciels. Les produits s’ensuivront. »

M. Vincent estime qu’il est crucial d’avoir des lignes directrices communes sur les technologies du divertissement. Sans elles, il n’y aurait que désordre.

« On ne peut pas avoir plus qu’une norme pour la télévision, affirme-t-il. Les télédiffuseurs doivent convenir d’une norme de diffusion afin que les fabricants puissent produire des récepteurs que tout le monde peut acheter avec la certitude de pouvoir recevoir tous les signaux. »

Mettre au point un système interopérable, telle était la force motrice qui a contribué en 1988 à la création du comité MPEG. Lors de sa première réunion, le MPEG était composé de 25 experts qui ont travaillé en deux phases pour créer la norme MPEG. Il en a résulté la norme MPEG-1 et la croissance rapide du groupe. Des 25 premiers experts présents au départ, le MPEG en compte aujourd’hui 350 qui représentent 200 entreprises réparties dans 20 pays.

« C’est-là un aspect positif du MPEG, d’affirmer M. Vincent. Il a su réunir sous l’égide d’une seule et même organisation un grand nombre d'organismes de recherche. »

Semblable aux normes de systèmes de management connues, c’est-à-dire les normes ISO 9000 et ISO 14000, les normes MPEG sont en fait une famille de normes, à savoir la MPEG-1, la MPEG-2 et la MPEG-4. Chaque membre de la famille est très différent : la MPEG-1 est employée dans le développement des applications de médias alors que la MPEG-2 est conçue pour des applications de diffusion. Les effets de la MPEG-2 se font sentir surtout au niveau des applications telles que la télévision numérique et la câblodistribution. Par ailleurs, les DVD reposent également sur cette norme.

Quant à la MPEG-4, elle est employée dans les multimédias pour transmettre rapidement des vidéos de qualité par Internet.

Cependant, la vidéo n'a pas été l’unique préoccupation du groupe MPEG. Les normes relatives à la compression des fichiers audio ont peut-être eu des répercussions encore plus importantes que celles concernant la vidéo.

La norme sur la compression des fichiers audio s’est développée parallèlement à la vidéo : elle est plus connue sous le nom de MPEG audio Layer-3 ou MP3.

« Le MP3 est, bien sûr, utilisé pour télécharger de la musique : le format audio du MP3 est très célèbre et fort bien utilisé », d’ajouter M. Vincent.

Mais dire que le MP3 est très célèbre et fort bien utilisé, c’est le sous-estimer alors qu’il a même plus de succès hollywoodiens que les plus grandes vedettes.

Le MPEG a été certainement bénéfique à l'industrie du divertissement.

Selon M. Vincent : « Sans le MPEG, la technologie n’aurait pas évolué aussi rapidement et plusieurs applications ne seraient aujourd’hui pas possibles. »

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Autre renseignements :

CONSENSUS, la revue canadienne de normalisation publiée par le CCN, traite d'un éventail de sujets liés aux normes et examine l'incidence de ces dernières sur l'industrie, le gouvernement et le consommateur.