Un Canadien alimente les travaux d'élaboration des normes sur les technologies de l'hydrogène
2006-07-13
La montée des prix du pétrole, les pénuries d'énergie et la menace qu'engendre la dégradation de l'environnement sont autant de facteurs qui poussent bon nombre de Canadiens à envisager le recours à des sources d'énergie durable.
Randy Dey, un Canadien, est de ceux qui sont passés à l'action.
Il dirige, en tant que président du comité technique sur les technologies de l'hydrogène de l'Organisation internationale de normalisation (ISO), les travaux d'élaboration de normes internationales qui contribueront à banaliser les infrastructures respectueuses de l'environnement et les voitures à hydrogène.
« L'environnement est depuis toujours pour moi une source d'intérêt et de préoccupation, d'affirmer M. Dey. Il est évident depuis un certain temps déjà que nous devons explorer des sources d'énergie de remplacement qui soient à la fois propres et durables. »
Lorsqu'il n'est pas en réunion avec les membres du comité de l'ISO, M. Dey est occupé à remplir ses fonctions de président du CCS Global Group, Inc., une entreprise qu'il a fondée en 1977 pour aider l'industrie à respecter les normes internationales et à adopter des mesures pour assurer sa durabilité sur le plan de l'environnement.
« Au début des années 1970, alors que je travaillais pour une grande multinationale de l'électronique, j'ai remarqué qu'il y avait une grande confusion chez les fabricants et les importateurs autour de la certification de produits », explique M. Dey. « C'est pour mettre un peu de clarté dans tout cela que j'ai créé le CCS Global Group. »
Aujourd'hui, c'est-à-dire presque 30 ans plus tard, M. Dey affirme que son entreprise est bien connue de l'ISO, de la Commission électrotechnique internationale (CEI) et des Nations Unies, pour la contribution qu'elle apporte sur la scène mondiale aux travaux d'harmonisation des règlements, des codes et des normes.
De nos jours, M. Dey fait porter ses efforts sur les technologies de l'hydrogène – une source d'énergie qui, selon lui, pourrait contribuer à réduire au Canada et partout dans le monde une dépendance de plus en plus grande par rapport au pétrole.
L'hydrogène emmagasine, jusqu'à ce qu'on en ait besoin, l'énergie créée par des ressources renouvelables telles que le soleil, le vent et la biomasse. Ce qui le distingue des combustibles fossiles, c'est que lorsqu'il se consume, il ne dégage pas de dioxyde de carbone ni d'autres gaz à effet de serre nuisibles. En effet, son principal sous-produit est l'eau, qui peut être libérée sans danger pour l'environnement.
Les diverses formes de technologies de l'hydrogène sont pour la plupart au stade de l'élaboration et de la démonstration. Elles ne sont donc pas encore prêtes à être mises sur le marché.
C'est là que les normes entrent en scène.
Par le passé, selon M. Dey, les normes étaient conçues principalement pour des produits déjà offerts sur le marché, ce qui entraînait souvent des problèmes de compatibilité et, par le fait même, de nouvelles conceptions coûteuses. M. Dey estime qu'en élaborant aujourd'hui des normes pour les technologies de l'hydrogène, les entreprises pourront mieux faire accepter leurs produits sur le marché, puisque la conformité de ces derniers aux normes sera prise en compte dès leur conception.
M. Dey a pu prendre la tête des activités dans ce domaine non seulement en participant aux travaux de l'ISO/TC 197, qui s'occupe des technologies de l'hydrogène, mais aussi en assumant la présidence du Comité national du Canada de l'ISO, un comité consultatif du Conseil canadien des normes qui représente le Canada à l'ISO et coordonne les travaux des nombreux comités techniques et consultatifs qui prennent part au nom du Canada aux activités de l'ISO.
« Le Canada joue un rôle de premier plan dans le développement des technologies de l'hydrogène et de la pile à combustible grâce à des sociétés telles que Hydrogenics et Ballard », de dire M. Dey. « Et, bien entendu, il montre la voie à suivre dans le domaine de l'élaboration des normes. »
Il souligne que le Canada, fort du soutien du gouvernement fédéral, doit son leadership dans le domaine des normes sur l'hydrogène aux efforts conjugués du CCS Global Group et du Bureau de normalisation du Québec, organisme canadien d'élaboration de normes qui administre les travaux réalisés dans ce domaine au Canada.
Selon Randy Dey, le jour où l'économie sera basée sur l'hydrogène n'est peut-être pas si loin que l'on pense, citant pour appuyer ses dires le lancement en 2005 du prototype de voiture à hydrogène de la General Motors et les investissements de constructeurs tels que Ford, Honda et BMW dans le développement de technologies similaires. Lorsque ces technologies seront prêtes à être mises sur le marché, M. Dey et ses normes internationales le seront aussi.
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