Pratiques écologiques bénéfices croissants
2006-11-15
Àmesure que l’importance de protéger l’environnement devient de plus en plus évidente, les petites et moyennes entreprises se demandent s’il est possible d’être à la fois respectueux de l’environnement et rentable. Deux entreprises prouvent que, grâce aux normes, cette aspiration peut se concrétiser.
Bryan Emmerson est directeur d’exploitation chez PolyCello, une entreprise d’emballage qui emploie plus de 300 personnes dans son usine d’Amherst, en Nouvelle-Écosse. Il se dit surpris du fait que les PME ne sont pas plus ombreuses à avoir saisi qu’être respectueux de l’environnement était également bon pour les affaires.
« Lorsque l’environnementalisme s’est mis à jouer un rôle de premier plan dans le monde des affaires, on ne l’a abordé, au départ, qu’en termes de dépenses supplémentaires. Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises ont compris que le déroulement des opérations environnementales et celui des opérations commerciales ne sont pas inconciliables, ils peuvent être synergiques », ajoute-t-il.
PolyCello a reçu en 2000 la certification ISO 14001, une norme de gestion environnementale connue dans le monde entier. ISO 14001 dote les organismes d’un cadre de gestion leur permettant de déterminer, pour les minimiser, les répercussions négatives de leurs opérations sur l’environnement et de se onformer aux lois et règlements sur l’environnement en vigueur.
En mettant en place un système de management environnemental, PolyCello a pu déterminer les répercussions de ses opérations sur l’environnement. Elle s’est alors donné comme but de réduire de moitié le volume de ses déchets solides.
Aujourd’hui, PolyCello a réduit ce volume de 62 %. Elle est parvenue à dépasser son objectif en réutilisant une vaste gamme de produits employés dans la transformation de ses emballages dans le cadre du cycle de production otamment les piles, les réservoirs vides de propane, les lames et le papier). Cette démarche a abouti à d’importantes économies pour l’entreprise, en raison d’une part de la diminution des frais de transformation des déchets, et d’autre part, de la réduction des dépenses liées à l’acquisition de nouvelles matières pour fabriquer ses produits.
« Il nous semble plus logique de recycler les rebuts que de les envoyer dans un site d’enfouissement », explique M. Emmerson. Pour que ses pratiques de gestion environnementale soient les plus efficaces possible, l’entreprise effectue deux audits internes chaque année, en plus de l’audit exigé pour le maintien de sa certification ISO 14001.
« Les audits s’inscrivent dans une démarche d’amélioration continue. Si nous avons obtenu de bons résultats une année, il faut que nous en obtenions de meilleurs l’année suivante », de dire M. Emmerson. Lorsqu’on examine le tableau d’ensemble de l’industrie manufacturière, conclut-il, la responsabilité environnementale est rentable.
À quelques provinces de la Nouvelle-Écosse, un peu plus à l’ouest, Alan Alty, directeur général de Laser Cartridge Services Inc., abonde dans le même sens.
Selon lui, le recyclage des matières a toujours fait partie des activités de cette entreprise de Pickering, en Ontario, mais cette pratique est devenue rentable grâce aux normes. Chef de file du marché à créneaux des cartouches de toner compatibles, l’entreprise s’est taillée une place en prenant les cartouches vides d’imprimantes des géants de la cartouche, notamment Lexmark et Canon, et en réutilisant certaines pièces pour faire de nouvelles cartouches, qui sont non seulement compatibles avec le produit d’origine, mais qui sont aussi moins chères.
Le système de management de la qualité de Laser Cartridges est certifié selon ISO 9001, norme connue dans le monde entier, et ses produits le sont selon la norme nationale canadienne CAN/CGSB-53.148-2004 sur les cartouches de toner remises à neuf.
Si la certification ISO 9001 suscite une confiance générale dans le déroulement des opérations de l’entreprise, la certification du produit par une tierce partie accréditée est une preuve que les cartouches remises à neuf répondent aux exigences précises de qualité d’impression, de densité d’image et du rendement en nombre de pages, et qu’elles sont équivalentes sinon supérieures aux cartouches d’origine.
L’engagement de l’entreprise ne se limite cependant pas au respect des normes. Laser Cartridges a siégé au comité qui a élaboré la norme CAN/CGSB-53.148-2004.
« Je ne peux pas concevoir l’idée de faire partie d’une industrie et de ne pas intervenir, de laisser l’industrie rater des occasions, parce que dans ce cas-là, c’est exactement ce qui se produira, nous raterons des occasions », déclare M. Alty.
Il ajoute que l’application des normes de produits et de systèmes de management de la qualité a joué un rôle important dans l’accroissement de la confiance du consommateur dans les cartouches remises à neuf. En effet, elle a permis à Laser Cartridges de se démarquer des entreprises qui fabriquent un produit de qualité inférieure.
« Lorsqu’un consommateur aura placé une cartouche compatible dans son imprimante et que le résultat aura été catastrophique, le souvenir de cette expérience lui sera désagréable très longtemps », dit-il.
Le système de management de la qualité a également permis à Laser Cartridges de mieux évaluer ses réussites. En effet, Alan Alty explique que l’entreprise utilise les données recueillies, par exemple, les commentaires, les résultats des analyses des réclamations au titre de la garantie et ceux des essais internes des produits, pour évaluer ses extrants, notamment la production, le bénéfice net et la rentabilité.
« Lorsque les ressources et les résultats sont évalués de façon tangible, il est bien plus facile de transmettre les objectifs de l’entreprise », poursuit-il, en précisant que les employés peuvent comparer leurs améliorations aux repères établis dans ISO 9001.
Que ce soit en appliquant des normes pour réduire le volume de déchets envoyé au site d’enfouissement ou en accroissant la confiance du consommateur dans un produit fabriqué à partir de matières recyclées, des entreprises comme PolyCello et Laser Cartridges sont en train de prouver que les normes peuvent aider les PME à rendre leurs pratiques plus écologiques tout en augmentant leurs bénéfices. Et au final, tout le monde y trouve son compte!
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Cet article est paru pour la première fois dans le volume 33 de la revue CONSENSUS, 2006. L'information qu'il contient était exacte au moment de la publication mais n'a pas été mise à jour ni révisée depuis. Elle pourrait donc ne pas tenir compte de l'évolution récente du sujet traité. Si vous avez des questions au sujet du contenu de cet article, n'hésitez pas à communiquer avec le Conseil canadien des normes.
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