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Envol de la construction « verte » au Canada

2007-10-19


Au-dessus du paysage urbain de Winnipeg, se dresse un projet ambitieux. Il s’agit d’un immeuble qui transforme non seulement l’horizon de la ville, mais aussi l'idée que nous avons du rôle des bâtiments au regard de leur environnement. En construisant son nouveau siège social, Manitoba Hydro a entrepris d’ériger l'une des structures au plus haut rendement énergétique au Canada.

L’immeuble de bureaux, dont la construction devrait être terminée au printemps de 2008, est conçu de manière à utiliser la lumière du jour, le vent et l’eau souterraine pour le chauffage, la climatisation et la ventilation. La conception comprend une double façade pour protéger l’immeuble des vents glaciaux d’hiver et du soleil brûlant d’été de Winnipeg.

Manitoba Hydro croit que ses nouveaux bureaux consommeront 60 pour cent moins d’énergie que ce qui est prévu dans le Code modèle national de l’énergie, en mettant à profit la lumière naturelle, l’énergie solaire et éolienne, des matières isolantes, ainsi que des systèmes d’éclairage, des pompes et des commandes éconergétiques.

Selon Jeff Morrison, directeur de l’environnement à l’Association canadienne de la construction, le projet est un exemple d’un mouvement de construction qui croît à vive allure partout au pays. Il indique que la demande de bâtiments écologiques a explosé ces cinq dernières années, les gens se préoccupant de plus en plus de l’impact qu'ils ont dans la vie quotidienne sur l’environnement. « J’ai entendu un entrepreneur décrire le mouvement pour le bâtiment écologique comme étant plus important encore que le mouvement pour la sécurité que l’industrie a connu il y a une quarantaine d'années », de dire M. Morrison.

Compte tenu des chiffres avancés par le Conseil du bâtiment durable du Canada, il n’est pas surprenant que bon nombre de personnes commencent à voir dans les bâtiments le lieu idéal pour faire valoir leurs considérations de conservation. Le Conseil indique que les immeubles résidentiels et industriels consomment près de 38 pour cent de l’énergie secondaire utilisée au pays et produisent environ 30 pour cent du total des émissions de gaz à effet de serre du Canada.

Les bâtiments écologiques sont ceux qui intègrent des principes de construction permettant de réduire leur impact négatif sur l’environnement et sur les gens qui les utilisent. Pour qu’un bâtiment soit considéré comme étant écologique, il doit être conçu de façon à consommer moins d’énergie et d’eau, à recourir à des sources d’énergie de remplacement ainsi qu’à des matériaux qui peuvent être réutilisés ou recyclés, et à assurer une meilleure qualité de l’air intérieur. La construction de bâtiments dans une zone qui n’est pas particulièrement écosensible et la protection des sources d’eau sont aussi considérées comme faisant partie des principes écologiques.

L’Organisation internationale de normalisation (ISO) est associée depuis longtemps au mouvement pour la construction écologique. Parmi les comités techniques internationaux qui travaillent sur des sujets connexes, il y en a un (l'ISO/TC 59) qui s'intéresse exclusivement à la construction des bâtiments. Les normes élaborées par ce comité comprennent, entre autres, celle sur les indicateurs de développement durable pour le bâtiment (ISO/TS 21929-1:2006) et celle sur les aspects à considérer pour déterminer le niveau de durabilité d’un bâtiment (ISO/TS 21931:2006).

Cette dernière a été élaborée pour être appliquée en même temps que les normes ISO sur les systèmes de management environnemental (la série ISO 14000), lesquelles visent à aider les organismes à réduire leurs effets négatifs sur l’environnement.

Le Canadien Michel Bourassa est l'animateur d’un groupe spécial chargé d’établir, sous l’égide du Bureau de gestion technique de l’ISO, le mandat d’un éventuel groupe consultatif stratégique sur la durabilité. Il fait savoir que divers comités préparent chacun des normes de construction qui comportent des clauses environnementales.

L'un de ces comités (l'ISO/TC 205) élabore une norme relative à la conception de nouveaux bâtiments et à la réfection des bâtiments existants en vue d'assurer l'économie de l'énergie, l’efficacité énergétique et un environnement intérieur acceptable.

Un autre (l'ISO/TC 163), dont le Canada est un membre participant, s'intéresse à la performance thermique et à l’utilisation de l’énergie dans les bâtiments. Il élabore des outils qui peuvent être utilisés pour concevoir et construire ou moderniser des bâtiments pour réduire leur consommation d’énergie.

L’économie d’énergie est comprise dans le domaine des travaux sur les portes et les fenêtres d’un autre comité technique (l'ISO/TC 162).

Le comité qui élabore des normes internationales sur la réfrigération et la climatisation (l’ISO/TC 86) soutient également le mouvement pour la construction écologique. Son mandat comprend la réduction de la consommation d’énergie et des rejets de réfrigérants dans l'environnement.

« Tous ces comités contribuent grandement à la durabilité, dit M. Bourassa, et chaque petit geste compte. »

Le fait que la plupart des normes visent l’efficacité énergétique ne surprend pas les gens de l'industrie du bâtiment.

« Le plus grand changement que nous avons observé dans les pratiques de construction durable réside dans le désir d’accroître l’efficacité énergétique des bâtiments », affirme M.Morrison. « On utilise de plus en plus des technologies à haut rendement énergétique dans les conceptions. »

Il mentionne, par exemple, que les constructeurs utilisent des lampes fluorescentes compactes plutôt que des ampoules de 60 watts pour économiser de l’énergie, ainsi que des systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation éconergétiques.

M. Morrison dit qu’à mesure que les nouvelles technologies font leur apparition sur le marché, les constructeurs incorporent dans les structures de nouveaux moyens de réduire la dépendance à l’égard des combustibles fossiles, tels que des systèmes de conversion de l’énergie éolienne et solaire adaptés aux bâtiments.

« Il y a en fait une explosion d’intérêt pour des technologies qui permettront de réduire la consommation d'énergie dans les bâtiments », affirme M. Morrison.

Selon Peter Love, chef des programmes de conservation d’énergie de l’Ontario Power Authority, les normes jouent un rôle important dans le mouvement pour la construction écologique. Il explique que, à mesure que grandissent les préoccupations concernant les changements climatiques et les réserves d'énergie, les gouvernements se montrent plus soucieux de réduire leur consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre. Plusieurs gouvernements – dont ceux en Ontario, au Nouveau-Brunswick, au Québec et au Manitoba – ont déjà inclus dans leurs politiques énergétiques concernant les bâtiments publics des prescriptions relatives au respect des pratiques de construction durable.

M. Love affirme que les gouvernements peuvent le faire parce que les normes existantes ont montré qu’il était possible de réduire la consommation d’énergie des immeubles.

« Les programmes de réglementation sont rendus possibles grâce aux normes, dit M. Love. Si les gouvernements peuvent affirmer qu’ils auront des immeubles qui atteignent certains niveaux d’efficacité énergétique, c'est parce qu’ils savent que des milliers d'autres ont déjà été construits selon ces normes. »

S’agissant de construire « vert », les constructeurs continuent cependant à rencontrer certaines difficultés, l'une des plus grandes étant, selon M. Love, le prix que coûte la construction d’un immeuble écologique.

« Ça coûte plus cher, c'est vrai, dit-il. Mais compte tenu des frais d’exploitation réduits, le coût global du cycle de vie du bâtiment est beaucoup moins élevé. »

Il soutient que les promoteurs veulent habituellement construire de la façon la plus rentable possible et créer autant d’espace physique qu'ils le peuvent avec les fonds dont ils disposent. Ils font ensuite porter les frais d’exploitation, notamment les coûts de chauffage et d’éclairage, par les occupants.

Cependant, il s'attend à ce que cette situation change du fait que le mouvement pour la construction écologique gagne du terrain. « Personne ne veut être dans la queue du peloton, dit-il, et comme de plus en plus d’entreprises commencent à intégrer l’efficacité énergétique dans leurs conceptions, plus de gens leur emboîteront le pas. »

Pour Manitoba Hydro, partisan de la réduction de la consommation d’énergie, son siège social vert est l’exemple de ce qu’elle prône.

« Notre nouvel immeuble sera un modèle d’efficacité énergétique et de durabilité pour le monde », affirme Bill Henderson, conseiller principal de la société en matière de communication. « C’est une démonstration concrète de notre engagement à l’égard de ces principes. »

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Cet article est paru pour la première fois dans le volume 34 de la revue CONSENSUS, 2007. L'information qu'il contient était exacte au moment de la publication mais n'a pas été mise à jour ni révisée depuis. Elle pourrait donc ne pas tenir compte de l'évolution récente du sujet traité. Si vous avez des questions au sujet du contenu de cet article, n'hésitez pas à communiquer avec le Conseil canadien des normes.

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Autre renseignements :

CONSENSUS, la revue canadienne de normalisation publiée par le CCN, traite d'un éventail de sujets liés aux normes et examine l'incidence de ces dernières sur l'industrie, le gouvernement et le consommateur.