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Réduire les émissions de gaz à effet de serre via la compensation

2009-10-01

Lorsque la flamme olympique s’éteindra à Vancouver en mars 2010, le Comité d’organisation des Jeux olympiques de Vancouver (COVAN) espère qu’il aura écrit une page d’histoire en organisant les premiers Jeux olympiques et paralympiques d’hiver neutres en carbone.

C’est là un objectif ambitieux, surtout quand on connaît la complexe logistique entourant une telle manifestation : non seulement le COVAN doit-il héberger, nourrir et transporter des milliers d’athlètes dans la grande région de Vancouver et Whistler, mais il lui faut en outre alimenter les sites des compétitions en énergie, fabriquer de la neige et de la glace, et accueillir dignement des milliers et des milliers de spectateurs pendant les quatre semaines des Jeux.

En 2007, la Fondation David Suzuki estimait qu’à leur conclusion à la fin mars, les Jeux auront produit 330 000 tonnes d’émissions de carbone.

Cette estimation est préliminaire et le COVAN prévoit la mettre à jour d’ici la fin de 2009, mais elle a donné un repère en vue de réduire le bilan carbone des Jeux.

Dans toute la planification des Jeux, le COVAN s’est employé à prévoir des sites et des moyens de transport utilisant aussi peu que possible de combustibles produisant des gaz à effet de serre (GES), en recourant par exemple à la géothermie, au captage et à la réutilisation de rejets thermiques, et à des véhicules fonctionnant à l’hydrogène pour le transport des athlètes entre les divers sites.

Les membres du COVAN reconnaissent toutefois que tous les efforts en ce sens ne suffiront pas à effacer entièrement l’empreinte des Jeux. C’est pourquoi le Comité a aussi prévu un projet de compensation de carbone : il vise à contrebalancer les émissions produites durant les Jeux en investissant dans des projets qui aideront à débarrasser l’air d’émissions nocives.

Dans cette initiative, le COVAN a formé un partenariat avec Offsetters, une société de Colombie-Britannique spécialisée dans la gestion et la fourniture de contreparties de fixation du carbone. En échange de sa désignation comme fournisseur officiel de contreparties de fixation du carbone pour les Jeux d’hiver 2010 et les équipes olympiques canadiennes de 2010 et 2012, Offsetters présentera une brochette de projets de compensation s’appuyant sur de nouvelles technologies locales d’énergie propre.

L’accord avec Offsetters fait des Jeux d’hiver 2010 les premiers Jeux olympiques et paralympiques de l’histoire à avoir un commanditaire qui est fournisseur officiel de contreparties de fixation du carbone. Le COVAN espère ainsi neutraliser 300 000 tonnes d’émissions de GES.

« Notre plan à l’égard du carbone est de connaître, réduire, compenser et mobiliser d’autres parties », déclare Linda Coady, vice-présidente à la durabilité au COVAN. « Après avoir compris quelle serait vraisemblablement notre empreinte, nous nous sommes surtout attachés à réduire les émissions à la source dans toute la mesure du possible. La construction d’immeubles écologiques pour les manifestations et l’écologisation de nos activités ont été des éléments clés dans la quête d’importantes réductions de notre bilan carbone. Malgré tout, il restera des émissions de carbone que nous ne pourrons pas éliminer, par exemple par suite des voyages en avion liés aux Jeux. Les contreparties sont donc un moyen pour nous de neutraliser nos émissions. »

De plus en plus d’entreprises, d’organisations et de gouvernements recourent à l’échange de droits d’émission ou à la compensation des émissions de GES pour réduire la quantité de dioxyde de carbone et autres GES émis dans l’atmosphère.

L’Ontario, le Québec, le Manitoba et la Colombie-Britannique, à titre de membres de la Western Climate Initiative (WCI), ont annoncé leur intention de participer à un programme régional de plafonnement et d’échange de droits d’émission. Lorsqu’elle sera pleinement mise en œuvre en 2015, cette vaste initiative concernera presque 90 pour cent des émissions de GES des États et provinces membres de la WCI.

Par ailleurs, un marché canadien de crédits compensatoires est un des éléments qui étaient prévus par le Plan du gouvernement du Canada sur les changements climatiques dès son annonce en 2007. En outre, le Système national de normes du Canada joue déjà un rôle important dans le plafonnement et l’échange de droits d’émission en Amérique du Nord.

Normes CSA (auparavant l’Association canadienne de normalisation), organisme accrédité par le Conseil canadien des normes, offre une formation et des programmes de certification du personnel à l’intention des futurs travailleurs du domaine de la vérification et de la validation des données sur les GES.

« Plus de 2 000 personnes ont participé à la formation offerte, tant au Canada qu’aux États-Unis, affirme Michel Girard, directeur des services en matière de changements climatiques à Normes CSA. Cette formation jouit d’une certaine faveur, ce qui est très gratifiant. »

Selon M. Girard, l’intérêt porté à la quantification des GES aux fins de l’échange de droits d’émission de carbone est en hausse au sein des gouvernements et, dans une moindre mesure, d’entreprises privées qui veulent réduire leur bilan carbone de façon volontaire.

« Nous constatons une forte demande dans le milieu américain de la réglementation, et beaucoup d’intérêt de la part des provinces canadiennes, dit-il. Le marché des mesures volontaires prend de l’élan, mais pas aussi vite que nous l’avions prévu. Il a un peu ralenti avec la récession. »

À mesure que le Canada concrétise son projet de marché national du carbone, M. Girard prévoit que la demande de formation et de certification augmentera.

Il y aura probablement aussi une demande accrue en ce qui concerne l’accréditation nationale des vérificateurs et validateurs qui étayent les déclarations quantitatives.

Dans cette optique, le Conseil canadien des normes (CCN) a créé un programme d’accréditation des validateurs et vérificateurs des déclarations de GES.

Stefan Janhager est agent principal de programme pour le Programme d’accréditation pour les gaz à effet de serre (PAGES) du CCN. Il estime que quand les marchés du carbone seront créés par la réglementation nationale et provinciale et quand l’intérêt montera pour la quantification volontaire, l’accréditation permettra de s’assurer que les chiffres donnés par les gouvernements et l’industrie sont exacts et respectent des normes internationales.

Il précise que le programme du CCN veille à ce que les vérificateurs du système de contreparties répondent aux exigences prévues par la norme 14065:2007 de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et de la Commission électrotechnique internationale (CEI) (Gaz à effet de serre – Exigences pour les organismes fournissant des validations et des vérifications des gaz à effet de serre en vue de l’accréditation ou d’autres formes de reconnaissance) ainsi que celles énoncées dans le document qui décrit les conditions et formalités de l’accréditation des organismes de validation et de vérification des déclarations de GES (CAN-P-1520).

En outre, la norme internationale relative à l’accréditation des organismes de validation et de vérification s’appuie sur la série de normes ISO 14064, qui définit les critères de quantification et de déclaration des émissions et suppressions de GES, de quantification, de surveillance et de déclaration des réductions ou accroissements de l’élimination des émissions de GES, et de validation et de vérification des indications sur les GES.

Normes CSA a mis au point des versions canadiennes de ces normes qui sont pleinement harmonisées avec les normes internationales. Le CCN a approuvé ces versions canadiennes comme Normes nationales du Canada.

Selon M. Janhager, les entreprises qui engagent des validateurs ou vérificateurs accrédités par le CCN auront l’assurance non seulement qu’ils sont compétents, mais aussi qu’ils respectent les exigences acceptées partout au monde.

« Comme l’accréditation est fondée sur les normes de l’ISO, elle exige la conformité aux critères internationaux », explique-t-il.

Il ajoute que même si le Canada étudie encore les détails de son marché national du carbone, d’autres pays, où des marchés sont déjà en place, ont besoin d’accréditation pour obtenir les données les plus exactes possible. Or en fondant l’accréditation sur les normes de l’ISO, les marchés actuels jettent les bases d’un éventuel marché international du carbone.

« En ce qui concerne les critères que nous imposons, nous faisons ce qu’ils font, dit M. Janhager. Le fait que de nombreuses économies utilisent un cadre semblable aidera grandement tout projet de mise en commun des services puisqu’ils auront les mêmes applications. »

Il est du reste improbable que les outils de mesure des émissions deviennent moins importants alors que les pays et les industries continuent de chercher des moyens de réduire le fardeau qu’ils imposent à l’environnement même s’ils ne peuvent pas éviter de produire des GES.

« Nous avons toujours reconnu qu’il y a des émissions que nous ne pourrons pas réduire à la source, déclare Mme Coady du COVAN. Les contreparties de fixation du carbone sont la meilleure option possible pour neutraliser ces émissions. »

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Cet article est paru pour la première fois dans le volume 36 de la revue CONSENSUS, 2009. L'information qu'il contient était exacte au moment de la publication mais n'a pas été mise à jour ni révisée depuis. Elle pourrait donc ne pas tenir compte de l'évolution récente du sujet traité. Si vous avez des questions au sujet du contenu de cet article, n'hésitez pas à communiquer avec le Conseil canadien des normes.

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Autre renseignements :

CONSENSUS, la revue canadienne de normalisation publiée par le CCN, traite d'un éventail de sujets liés aux normes et examine l'incidence de ces dernières sur l'industrie, le gouvernement et le consommateur.