Le captage et le stockage du carbone captent l'attention
2009-10-01
Tout près de la petite localité de Coronach, en Saskatchewan, des recherches sont en cours sur un dispositif qui pourrait aider à réduire sensiblement les émissions de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. Grâce au financement assuré par un partenariat entre le gouvernement de la Saskatchewan et l’État du Montana, des scientifiques et des ingénieurs espèrent capter presque 1 000 tonnes du CO2 émis par la centrale électrique au charbon de SaskPower sur la rivière Poplar, près de Coronach, puis les envoyer par pipeline dans le nord-est du Montana où elles seraient injectées dans une formation géologique à presque 2 kilomètres sous terre.
Il s’agit du plus récent d’une série de projets de recherche-développement sur la faisabilité de la technologie de captage et de stockage du carbone (CSC) que le Canada et d’autres pays du monde entier pourraient exploiter dans la lutte contre les changements climatiques.
La technologie de CSC consiste à capter les émissions de dioxyde de carbone d’installations industrielles, et à les comprimer avant de les piéger dans un lieu sûr. C’est une solution qui fait des adeptes au Canada.
En 2007, les gouvernements de l’Alberta et du Canada ont créé un groupe de travail pour les conseiller sur la façon dont les gouvernements et l’industrie peuvent coopérer afin de faciliter et appuyer la création de possibilités de captage du carbone. Dans son rapport de 2008 intitulé L’avenir des énergies fossiles au Canada : La voie à suivre pour le captage et le stockage du carbone, le groupe affirmait que la technologie pourrait servir à capter et stocker en 2050 environ 40 pour cent des émissions prévues de gaz à effet de serre du Canada. Le pays serait ainsi reconnu à l’échelle internationale comme un chef de file dans la réduction des émissions.
Dans l’avant-propos du rapport, le président du groupe de travail Steve Snyder écrit que le CSC « n’est pas l’unique solution possible ou nécessaire mais, selon notre analyse, il doit faire partie des plans du Canada pour réduire ses émissions de GES [...] ».
Les gouvernements fédéral et provinciaux s’intéressent à cette idée. En plus du projet commun de la Saskatchewan et du Montana, quelques autres initiatives ont été lancées au Canada. Une d’elles est le Projet du CO2 à Weyburn-Midale, un des plus grands projets de CSC au monde.
« Weyburn étudie l’intégrité du stockage (de CO2) dans un gisement de pétrole partiellement épuisé comme moyen de favoriser la récupération du pétrole tout en stockant le CO2 », affirme Malcolm Wilson, directeur de l’Office de l’énergie et de l’environnement de l’université de Regina, qui coopérera avec le gouvernement de la Saskatchewan et SaskPower à la mise en place et à l’exploitation de l’unité de référence et de captage du projet Saskatchewan-Montana.
« Le projet Saskatchewan-Montana étudie l’ensemble du processus depuis le captage du CO2 de la cheminée, son transport par des conduites, son injection et son stockage. Il examinera les implications pour l’exploitation de la centrale électrique, les coûts en énergie et les coûts du CO2. »
Comme le concept et la pratique du captage et du stockage du CO2 sont relativement nouveaux, il n’y a pas en place de normes nationales ni internationales propres à la technologie de CSC. Il existe toutefois une gamme de normes élaborées à l’échelle internationale et au Canada qui sont utilisées à titre volontaire ou appliquées par voie de réglementation dans le secteur des hydrocarbures et qui appuient la mise en œuvre du CSC. C’est le cas par exemple de la norme Réseaux de canalisations de pétrole et de gaz (CAN/CSA Z662), que le Conseil canadien des normes a approuvée comme Norme nationale du Canada, et de la norme ISO 15663-1:2000 de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) : Industries du pétrole et du gaz naturel – Estimation des coûts globaux de production et de traitement – Partie 1 : Méthodologie.
« Différentes normes doivent être appliquées à différentes formes de la technologie », affirme Pierre Boileau, gestionnaire, Changements climatiques, à Normes CSA. « Par exemple, un projet qui capte un flux de CO2 relativement pur d’une installation de traitement du gaz naturel utilisera des normes différentes sur le captage et la purification du CO2 qu’un projet dans lequel le CO2 est capté dans une centrale électrique au charbon et peut ne représenter que 15 pour cent du gaz de cheminée. »
Normes CSA (auparavant l’Association canadienne de normalisation) — qui est accrédité par le Conseil canadien des normes pour l’élaboration de normes au Canada — a désigné la normalisation des différentes formes de la technologie comme un des éléments nécessaires à sa commercialisation.
« Alors que de nombreux pays lancent des projets pilotes de stockage du carbone, Normes CSA coopérera avec diverses organisations du monde entier pour aider à établir les meilleures normes possibles pour le Canada en matière de captage et de stockage du carbone », déclare M. Boileau. « Des normes peuvent être requises par exemple en ce qui concerne la façon d’aborder la conception ou l’élaboration de projets de CSC pour faire en sorte qu’ils produisent les meilleurs résultats possibles. »
-30-
Cet article est paru pour la première fois dans le volume 36 de la revue CONSENSUS, 2009. L'information qu'il contient était exacte au moment de la publication mais n'a pas été mise à jour ni révisée depuis. Elle pourrait donc ne pas tenir compte de l'évolution récente du sujet traité. Si vous avez des questions au sujet du contenu de cet article, n'hésitez pas à communiquer avec le Conseil canadien des normes.
Retour