Une norme pour des évènements éco-responsables

2009-10-01

Jacques Blanchet, éco-conseiller et coordinateur de l’élaboration des normes sur la responsabilité sociétale au Bureau de normalisation du Québec (BNQ), croit qu’il est possible de réduire l’impact environnemental de milliers de réunions, congrès, festivals et autres évènements tenus chaque année d’un bout à l’autre du Canada. 

« L’impact de ces évènements sur l’environnement peut être considérable, dit-il, l’incidence la plus évidente étant la grande quantité de déchets et de gaz à effet de serre qu’ils produisent. »

Pour relever ce défi, le BNQ a mis au point une norme conçue pour aider les organisations à mieux planifier leurs évènements. Gestion responsable d’évènements (BNQ 9700-253) paraîtra à l’automne 2009, en même temps qu’un protocole de certification.

Cet organisme d’élaboration de normes — qui est accrédité par le Conseil canadien des normes (CCN) pour élaborer des normes — s’est donné un but précis : simplifier l’organisation d’évènements dans l’optique du développement durable et encourager les organisateurs d’évènements à adopter des pratiques axées davantage sur le développement durable.

M. Blanchet explique que les organisateurs ont beau avoir de bonnes intentions, planifier un évènement éco-responsable relève parfois du casse-tête de nos jours vu les diverses méthodes et applications requises de sources différentes. Gérer ces méthodes et applications réunies s’avère quelquefois plus difficile que le défi initial, c’est-à-dire organiser l’évènement proprement dit. D’après lui, la normalisation des pratiques exemplaires permettra d’offrir aux organisateurs d’évènements un guide pratique dont ils ont tant besoin.

« La norme sur la gestion responsable d’évènements fournira aux organisateurs un moyen de réduire l’impact environnemental d’un évènement et d’en accroître les répercussions positives sur le plan social, économique et environnemental », d’affirmer M. Blanchet.

Les objectifs de la norme sont principalement de donner aux gestionnaires d’évènements une formation en durabilité écologique, de réduire l’impact des évènements sur l’environnement par l’adoption de pratiques de gestion améliorées de l’énergie et des déchets, et d’inculquer aux différents intervenants des habitudes de gestion basées sur les principes du développement durable. La norme vise aussi à encourager une consommation responsable, à stimuler les bénéfices locaux, à transmettre le savoir-faire actuel et à favoriser le développement des connaissances relatives à la planification d’évènements éco-responsables.

Le BNQ a déjà mis les critères de la norme à l’épreuve. En mai 2009, il a organisé le congrès « Autour d’ISO 26000 » et il a accueilli, en collaboration avec le CCN, la septième réunion plénière sur la responsabilité sociétale d’ISO à Québec, et ce, en appliquant les pratiques de gestion responsable d’évènements « zéro déchet – zéro carbone ».

Caroline Voyer est directrice générale du Réseau québécois des femmes en environnement (RQFE). Elle explique que pour son organisme la gestion éco-responsable d’évènements commence au premier stade de la planification : le Réseau utilise la téléconférence ou la vidéoconférence pour la plupart de ses réunions; il sélectionne tous ses fournisseurs suivant les critères du développement durable; il ne distribue aucun imprimé aux réunions, l’information étant plutôt diffusée par voie électronique.

L’expérience acquise dans la planification d’évènements donne le ton au programme : pas de trousse du délégué; quantité minimale d’imprimés; réduction du nombre de matières jetables (à usage unique); utilisation optimale des infrastructures permanentes; et collecte de données sur les moyens de transport empruntés par les participants et les utilisateurs et sur les distances qu’ils ont parcourues.
Ce programme est assorti d’une série de points de référence, de freins et contrepoids et de normes.

Mme Voyer explique que le but de cette initiative est de faciliter et d’encourager la planification d’évènements axés sur l’éco-responsabilité. À cette fin, il est à espérer que la norme incitera les organisations à adopter des pratiques qui privilégient davantage le développement durable. En respectant la norme, les organisations pourront réduire et leurs déchets et leurs émissions de gaz à effet de serre.

La norme, selon Mme Voyer, fera croître les attentes à l’égard des planificateurs d’évènements. Les efforts de sensibilisation et la formation ont des limites; cependant, une norme permettra aux responsables d’établir des points de référence. Qui plus est, elle encouragera les organisations à communiquer à d’autres leur savoir-faire en matière de planification d’évènements éco-responsables.

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Cet article est paru pour la première fois dans le volume 36 de la revue CONSENSUS, 2009. L'information qu'il contient était exacte au moment de la publication mais n'a pas été mise à jour ni révisée depuis. Elle pourrait donc ne pas tenir compte de l'évolution récente du sujet traité. Si vous avez des questions au sujet du contenu de cet article, n'hésitez pas à communiquer avec le Conseil canadien des normes.

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