![]() Les ventes-débarras : une sécurité inférieure à la norme?2010-05-12Les vieilleries des uns font le bonheur des autres. Jouets d’occasion, couchettes, vêtements pour enfants, appareils, poussettes, matériel de sport de seconde main et collections de bibelots innombrables : ce ne sont là que quelques-uns des trésors que recèlent généralement les ventes-débarras au Canada. Des produits qui n’ont pas servi depuis des années peuvent se retrouver entre les mains de nouveaux propriétaires à un prix d’aubaine. Étant donné que bon nombre des articles offerts dans ces ventes dorment sur les tablettes depuis longtemps, il est possible qu’ils ne soient plus conformes aux normes et règlements en vigueur. Compte tenu du nombre de rappels de produits, souvent quotidiens, diffusés par Santé Canada, la raison pour laquelle la vente d’articles usagés constitue un sujet d’inquiétude est évidente. Ont-ils été adéquatement testés ou certifiés et respectent-ils les dernières normes de sécurité? « Les risques sont toujours là (dans les ventes-débarras) parce que les gens n’ont peut-être pas les bonnes ressources pour vérifier les rappels, donc ils pourraient revenir à la maison avec un produit qui a été rappelé sans qu’ils le sachent », affirme Gail Salminen, chef de l’Unité d’information et d’éducation du Bureau de la sécurité des produits de consommation. Les ventes-débarras peuvent être pratiques pour le public, mais elles n’offrent pas vraiment de garantie quant à la sécurité des produits vendus. Des appareils ménagers aux pièces d’automobile, nombreux sont les produits qui pourraient être dangereux faute d’avoir été adéquatement certifiés sur le plan de la sécurité. Par exemple, un casque de hockey sur glace acheté dans une vente-débarras est censé avoir été certifié conforme à la Norme nationale du Canada intitulée Casques de hockey sur glace (CSA-Z262.1), qui s’applique aux casques conçus pour protéger la tête des hockeyeurs. Le Conseil canadien des normes (CCN) joue un rôle important en accréditant les organismes qui mettent à l’essai et certifient divers produits. Par l’intermédiaire de son processus d’accréditation, les organismes de certification peuvent démontrer qu’ils possèdent les bonnes compétences et méthodes d’essai pour voir à ce que les produits qui portent leur marque de certification respectent les normes appropriées. Les produits qui ne sont pas soumis à ce genre d’essais pourraient bien être dangereux pour les consommateurs. Un des articles susceptibles de présenter un danger que l’on retrouve souvent dans les ventes-débarras est le siège d’auto pour bébé. Comme les sièges d’auto ont une courte durée de vie utile et que leur date d’expiration varie en fonction des différents modèles, acheter un siège d’occasion peut être comparable à jouer à la roulette avec sa sécurité. La date d’expiration d’un siège est habituellement moulée dans sa coquille en plastique et indique la durée de vie utile prévue qui, selon le fabricant, varie habituellement entre cinq et dix ans. Les fabricants fixent une date d’expiration parce que, au fil du temps, l’intégrité structurale du siège peut s’affaiblir, l’historique ou la condition du siège d’auto ou du coussin d’appoint peut être difficile à vérifier, et les règlements sur les normes de sécurité applicables peuvent avoir changé. « La santé et la sécurité des enfants est prioritaire pour le gouvernement du Canada et les Canadiens doivent pouvoir se fier aux produits de consommation destinés aux enfants », a déclaré l’honorable Leona Aglukkaq, ministre fédérale canadienne de la Santé, lors d’une conférence de presse tenue pour annoncer les efforts soutenus réalisés en vue de l’amélioration des tests auxquels sont soumis les accessoires de parcs pour enfants vendus au Canada. Étant donné l’abondance des produits pour enfants dans les ventes-débarras, il est indispensable que les acheteurs sachent s’ils peuvent les utiliser sans danger. Robert Ianiro, directeur du Bureau de la sécurité des produits de consommation, explique qu’il revient aux vendeurs de voir à ce que les produits qu’ils offrent soient sécuritaires. « Toute personne qui tient une vente-débarras est tenue par la loi de s’assurer que les produits qu’elle vend, qu’ils soient neufs ou usagés, sont sécuritaires et conformes aux règlements et aux normes de sécurité en vigueur », déclare-t-il. Cependant, c’est l’acheteur qui, au final, s’expose à un danger s’il rapporte un produit défectueux chez lui après une journée de chasse aux aubaines dans des ventes-débarras. « Il est important que les acheteurs soient avertis parce que, souvent, ils font pleinement confiance aux vendeurs », de préciser Gail Salminen du Bureau de la sécurité des produits de consommation. Par conséquent, bien que les ventes-débarras ne doivent pas être considérées comme dangereuses, une meilleure connaissance de la sécurité des produits et de la valeur de la certification permettra certainement de relever la barre lorsqu’il s’agit de la sécurité des produits d’occasion. Les adeptes de ventes-débarras qui sont à la recherche de trésors devraient être prêts à y mettre un peu plus d’efforts pour distinguer les produits sécuritaires de ceux qui sont susceptibles de présenter un danger. -30- Vous trouverez des renseignements détaillées sur les rappels de produits et la sécurité des produits dans le site web de la Sécurité des produits de consommation de Santé Canada. |