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Le stockage de CO2

2010-10-14

L’idée d’enfouir le dioxyde de carbone (CO2) sous terre semble être une solution tout à fait valable pour relever les nombreux défis environnementaux qui découlent des concentrations de plus en plus élevées de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Étant donné qu’une partie de l’énergie du Canada provient de combustibles fossiles qui émettent du CO2 (charbon et pétrole) et que l’économie canadienne dépend sérieusement de la production, de l’exportation et de l’utilisation de ces ressources, il n’est pas surprenant que le Canada soit devenu un chef de file mondial dans le développement des technologies de captage et de stockage de CO2 (CSC).

Le gouvernement fédéral canadien a déjà engagé 3 milliards de dollars dans la recherche sur le CSC. Un certain nombre de projets de CSC sont actuellement en cours dans certains endroits du pays et sont financés par diverses agences gouvernementales, par l’industrie et par des établissements de recherche. L’un d’eux se déroule sur le premier et le plus grand site de CSC au monde. Situé dans les champs pétrolifères de la Saskatchewan, l’installation Weyburn de Cenovus Energy exploite un projet amélioré de récupération du pétrole qui aurait une capacité de stockage possible du CO2 d’environ 55 millions de tonnes.

Le CO2 provenant d’une entreprise de carburant synthétique au Dakota du Nord est livré à Weyburn par oléoduc puis injecté dans un gisement pétrolifère souterrain. Alors qu’une partie du CO2 demeure dans la partie épuisée du gisement, une certaine quantité remonte à la surface pour être captée à nouveau et réutilisée pour extraire davantage de pétrole du sous-sol.

Une certaine crainte persiste cependant concernant la technologie de CSC, celle de savoir si, à long terme, les sites de stockage souterrains seront sûrs et sans danger pour l’environnement.

Un accord conclu en juin 2010 entre le Centre international d’évaluation du rendement du stockage géologique de CO2 (IPAC-CO2) et l’Association canadienne de normalisation (CSA) permettra de répondre en grande partie à cette préoccupation. Les deux organismes ont convenu d’élaborer la première norme au monde sur le stockage géologique du dioxyde de carbone.

Établi à Regina, en Saskatchewan, IPAC-CO2 Research Inc. est un organisme non gouvernemental fondé en 2009 pour effectuer des évaluations indépendantes du rendement en matière de stockage géologique du dioxyde de carbone.

« IPAC instaurera la confiance chez le public, les organismes de réglementation et l’industrie dans la sécurité et la permanence du stockage géologique du dioxyde de carbone », affirme Carmen Dybwad, chef de la direction d’IPAC-CO2. « Nous voulons nous assurer que les gens comprennent bien que le stockage du CO2 est un bon outil pour éviter que le dioxyde de carbone se retrouve dans l’atmosphère. Il nous faut des normes pour susciter ce type de confiance. »

Mme Dybwad croit que le fait d’établir la confiance du public dans le stockage géologique de CO2 permettra d’ouvrir des marchés partout dans le monde pour les compagn ies qui travaillent dans le domaine du captage et du stockage du CO2, ce qui, à son avis, profitera au secteur énergétique du Canada et aura par extension des répercussions positives sur l’économie canadienne.

Selon Mme Dybwad, la nouvelle norme portera sur l’évaluation et la sélection des emplacements de stockage éventuels, ainsi que sur la conception, l’aménagement, l’exploitation, la surveillance et la fermeture de tels sites.

Elle explique qu’un comité technique comprenant un nombre égal d’intervenants du Canada et des États-Unis aura la tâche d’examinerminutieusement la norme ébauchée par l’IPAC-CO2 et la CSA. Après un examen public, la version définitive de la norme sera présentée au Conseil canadien des normes (CCN) en vue de son approbation comme Norme nationale du Canada. On s’attend à ce que cette norme devienne la première norme de CSC aumonde reconnue dans ce secteur.

Rhona DelFrari est chef des relations avec les médias chez Cenovus Energy. « Le stockage [de CO2] ne constitue pas à lui seul réellement une solution, dit-elle, car il n’y a aucun incitatif financier pour que les entreprises s’y adonnent. Le captage du CO2 est coûteux, comme l’est son transport vers un site de stockage approprié et son injection dans le sol. » Elle ajoute qu’il faudrait une législation et l’appui du gouvernement pour que le piégeage du CO2 soit largement adopté. Elle reconnaît de plus qu’il faudra établir de meilleures relations avec les gouvernements pour que certaines entreprises investissent dans cette méthode de piégeage du CO2.

Chargé de projet à la CSA, JeffWalker s’occupe des normes de stockage du CO2. Il est persuadé que cette technologie en devenir se vendra d’elle-même une fois que d’autres normes auront été harmonisées et que les Canadiens auront pris conscience de l’énorme potentiel du stockage de CO2.

« La norme permettra d’assurer que les installations de stockage sont conçues et exploitées de la manière la plus sécuritaire possible, dit M. Walker. Elle présente non seulement une valeur économique pour l’industrie de l’énergie et pour le Canada, mais également une valeur environnementale, et assurera la sécurité de ceux et celles qui vivent et travaillent près des sites de stockage. »

M. Walker voit en la nature binationale du comité qui se penche sur la norme de stockage géologique du CO2 une possibilité accrue d’harmonisation avec les États-Unis et éventuellement d’adoption au plan international.

« L’harmonisation des normes offre un certain nombre d’avantages, ajoute-t-il. S’il existe une seule norme reconnue dans tous les pays, on n’a pas à se préoccuper de lignes directrices différentes et éventuellement contradictoires. Et on évite les formalités administratives exigées sur différents territoires. Des règlements communs facilitent également la collaboration transfrontalière entre les entreprises et les personnes. »

Le captage et le stockage de CO2 sous terre conféreront encore plus d’importance à la norme canadienne et créeront des conditions avantageuses pour l’environnement et l’économie, ici et ailleurs dans le monde.

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Cet article est paru pour la première fois dans le volume 37 de la revue CONSENSUS, 2010. L'information qu'il contient était exacte au moment de la publication mais n'a pas été mise à jour ni révisée depuis. Elle pourrait donc ne pas tenir compte de l'évolution récente du sujet traité. Si vous avez des questions au sujet du contenu de cet article, n'hésitez pas à communiquer avec le Conseil canadien des normes.

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Autre renseignements :

CONSENSUS, la revue canadienne de normalisation publiée par le CCN, traite d'un éventail de sujets liés aux normes et examine l'incidence de ces dernières sur l'industrie, le gouvernement et le consommateur.